« Mais si le but poursuivi était, non de rester vivant, mais de rester humain… »
Georges Orwell « 1984 »
Bonjour à tous,
Je suis heureuse de vous présenter cette nouvelle capsule qui m’a été inspirée par vous, professionnels, familles, usagers et je vous en remercie.
Et si cette crise était l’occasion de faire un pas de coté et de repenser nos pratiques professionnelles ?
Je remercie Annick Chessel, éducatrice spécialisée au SESSAD Clos Poisat et tutrice en inclusion parentale pour son aide dans la création de cette vidéo. Je remercie également, Pascale Paulet et Laura Tailhardat, éducatrices au DITEP de Montferrand, ainsi qu’Émilie Varnet, éducatrice au SESSAD du Turquet, et Madame Karine Rosigue, maman d’un jeune du SESSAD du Turquet pour leurs témoignages et leur aide précieuse dans la conception de cette vidéo. Mille mercis !
Un grand merci à Chrystel Lombard, directrice adjointe au SESSAD Georges Seguin et tutrice en inclusion parentale pour son aide dans la conception de toutes les vidéos depuis le début !
N’hésitez pas à poser vos questions, apporter vos suggestions, plus que jamais, collaborons pour penser cette crise pour ne pas criser 🙂
Témoignage de Pascale Paulet, éducatrice à l’ITEP Montferrand
Télétravail et paradoxe : Ce qui nous éloigne nous rapproche.
Jennifer R : Comment se fait le lien avec les familles en cette période ?
Pascale P : « Je suis agréablement surprise du lien avec les familles en cette période de confinement car finalement celui-ci nous a rapproché. D’habitude dans l’institution quand une famille vient, les positions sont d’emblée asymétriques, là en cette période, nous sommes tous chez nous. La communication par téléphone permet aux familles de peut-être avoir moins de crainte de jugement concernant leur apparence par exemple.
En début de confinement, voulant bien faire, nous avons appelé les familles tous les jours mais cela était sans doute trop intrusif car les familles nous faisaient part que c’était trop pour elles, finalement nous avons espacé nos appels et les familles sont en attente de ceux-ci et les échanges téléphoniques sont très intéressants et sont passés de 5minutes à une heure pour certaines.
Afin de garder une certaines cohérences et une certaines dynamiques, chaque éducateur appelle une fois par semaine le jeune dont il y a la référence et nous contactons également les autres jeunes que nous avions l’habitude d’accompagner soit sur des temps d’activités soit à l’internat. Des classes virtuelles « sport » sont proposées aux familles. Des mamans et leurs enfants font du sport avec nous, les mamans sont vraiment très investies. C’est intéressant car nous sommes chacun chez nous, nos enfants peuvent être aussi présents. En fait, nous sommes un peu chez eux et ils sont un peu chez nous.
On voit apparaitre une véritable collaboration car nous pouvons partager nos propres difficultés en tant que parents face au confinement. Je disais d’ailleurs à un papa, que moi aussi j’avais des difficultés avec mes enfants pour les devoirs, et celui-ci m’a répondu avec un mélange de soulagement et d’étonnement « Ah bon, vous êtes éducatrice et c’est compliqué pour vous aussi ? ». Celui-ci a même appelé sa femme pour lui dire « Viens voir, l’éducatrice aussi galère avec ses enfants ». Là aussi, nous sommes dans une position égalitaire ce qui peut vraiment permettre de gagner la confiance des familles.
Désormais les familles peuvent nous donner elle-même des conseils pour nos enfants ! Finalement malgré leurs difficultés les jeunes et leurs familles ont su développer des ressources ! Des familles qui étaient des lors méfiantes face au service sont vraiment dans l’échange actuellement. »
Le témoignage entier Madame Rosigue arrive bientôt 🙂
Bravo pour cette vidéo très intéressante sur les enseignements de la crise vis-à-vis des accompagnements.
Merci pour cette vidéo que je souhaite relayer à mes collègues éducateurs, à qui il serait intéressant de leur permettre un temps de réflexion sur le lien à distance avec les familles;