Quoi de plus réjouissant que de terminer la semaine par un temps de rencontre et de découverte ? Vendredi 24 septembre matin, un groupe de jeunes de l’ESAT Myriade et du SAVS s’est retrouvé à l’ESAT de Vaulx-en-Velin (69) en la compagnie des artistes Anne Maregiano, vidéaste, et Ingrid Saumur, paysagiste et plasticienne. Au programme : penser collectivement la scénographie de la future exposition du projet « Un corps ça travaille » . Cette exposition, qui viendra également célébrer les 20 ans de l’ESAT, sera surtout l’occasion de clore en beauté ce projet au long cours réalisé sur deux ans, bravant tous les obstacles et aléas « covidéens ». D’objets issus de multiples ateliers (vidéos, sons, céramiques, plastiques), il a fallu de réfléchir à les mettre en scène dans ce lieu quotidien qu’est l’ESAT, où travaille la majorité des jeunes. De quoi regarder les espaces d’un œil neuf….
Un ESAT, c’est quoi ?
Un ESAT est un Etablissement et Service d’Aide par le Travail, qui offre aux personnes handicapées des activités diverses à caractère professionnel et un soutien médico-social et éducatif en vue de favoriser leur épanouissement personnel et social. L’ESAT de Vaulx-en-Velin, né en 2001, accueille une soixantaine de travailleurs et propose des activités de sous-traitance industrielle, de reprographie et multimédia.
Concrètement, comment s’est passée la matinée ?
Anne et Ingrid, les artistes ayant travaillé sur le projet Un corps ça travaille, nous ont accueillis chaleureusement dans la mezzanine de l’ESAT. Après s’être présentées, elles nous ont expliqué ce qu’est une scénographie, c’est-à-dire la réalisation « en coulisse » d’une exposition.
Notre mission, si nous l’acceptons : mettre en valeur (et en scène !) les 12 sons, 7 objets en céramique, 4 vidéos et 1 tapis géant en linoléum (l’archipel du travail : où chaque île représente un jeune et son rapport avec le travail, vécu, souhaité, ou idéal) ; tous tirés du projet Un corps ça travaille.
Pour cela, petit tour d’horizon des tâches à accomplir :
- Parcourir, observer, écouter et investir les regarder les espaces identifiés destinés à accueillir l’exposition
- Identifier le meilleur espace pour chaque œuvre
- Prévoir l’éclairage nécessaire à chaque objet, et sa disposition
- Penser la circulation du public : entrée, circuit d’exposition, sortie
- Anticiper la signalétique (c’est-à-dire les panneaux d’information, les flèches…) pour présenter le contexte de l’exposition, le sens de visite et la signification de chaque œuvre
- …et bien sûr, identifier pour tout cela le matériel à disposition et à prévoir. L’idée étant de faire un maximum avec les équipements disponibles sur place : draps, chaises, caisses, tables, palettes, lampes d’appoint… Tout est matière à récupération, à personnalisation. Place à l’imagination !
Nous avons donc d’abord commencé par déambuler dans l’ESAT en revisitant les locaux d’un œil neuf : espace disponible, lumière, acoustique… Nous nous sommes mis dans la peau du public dès le hall d’accueil, et commencé à réfléchir au parcours à inventer au travers des différents ateliers. Nous avons remarqué de petits boxes de travail particulièrement adaptés pour diffuser les vidéos, dans un coin sombre, ou encore de petites salles où disposer les enregistrements sonores ça et là.
La visite terminée, nous nous sommes ensuite divisés en deux groupes, l’un accompagné par Anne, l’autre par Ingrid, avec l’objectif commun de réaliser à partir du plan du bâtiment l’éventuelle future scénographie. Et pour cela, chacun sa méthode !
…Du côté des garçons et d’Ingrid, c’est dessins à main levé, post-its, notes et foisonnement d’idées. Les œuvres se mélangent au gré des espaces et des possibilités qu’ils offrent. On est plutôt sur du « sketchnoting » !
…Du côté d’Anne et des autres jeunes gens, c’est ordre et organisation : traçages à la règle, dimensions, et regroupement des œuvres par espaces.
Chacun a fait des propositions, puis a dessiné, commenté, ajouté. L’heure d’atelier est passée très vite, trop vite. Puis est venu le temps de la mise en commun et de la restitution.
Nous nous sommes retrouvés dans le hall pour nous raconter tour à tour le parcours du visiteur, tel que chaque groupe se l’est imaginé. Certaines idées ont fait consensus, d’autres se sont complétées.
En bilan de ce rendez-vous : les jeunes se sont tout de suite impliqués dans l’atelier et se sont déjà projetés à fond dans l’exposition, en imaginant même des dispositifs à préparer d’ici le jour J : ajout de photos ici, personnalisation des supports des céramiques là…
Un premier petit groupe va donc se retrouver dans deux semaines pour commencer ensemble la mise en œuvre de la scénographie, chacun ayant hâte de découvrir le résultat final. Avis donc aux curieux : l’exposition sera à découvrir à l’ESAT Myriade de Vaulx-en-Velin : rendez-vous à la mi-novembre !
Pour celles et ceux intéressés pour découvrir en replay les reportages et échanges issus du Direct Radio, autour de ce renc’Art à l’ESAT :