Au tout début du processus de fabrication du journal, nous avions ouvert la boite à idées qui avait été alimentée l’été précédent notre venue par les futur·es participant·es. Sur les post-it, se trouvait cette question : qu’est-ce que le handicap ? Des discussions ultérieures ont également montré l’envie de parler des droits des personnes handicapées, notamment les droits associés au travail en ESAT.

Il se trouve qu’en janvier 2024, de nouveaux droits ont été accordés aux travailleur·ses des ESAT : le droit de se syndiquer, de faire grève, le remboursement des frais de transport et le droit à une complémentaire santé. Une avancée historique, revendiquée de longue date par diverses associations de défense des personnes handicapées, même si ces dernières ne disposent pas à ce jour du statut de salarié·e (qui constitue une autre revendication).

Afin d’historiciser ces luttes, nous avons décidé de nous intéresser aux archives d’un journal qui fut l’un des premiers à visibiliser les difficiles conditions de vie des personnes handicapées dans les années 1960 et 1970, dans un contexte de non-droit et d’invisibilisation : Handicapés méchants.

Muni de nos chers post-it, nous avons écouté un podcast d’une dizaine de minutes dédié à ce journal par Béatrice Pradillon, diffusé sur Divergence FM. Après la lecture active, l’écoute active. Les mots, expressions et évènements suivants ont fait l’objet de définitions collectives : charité ; validisme ; paysans du Larzac ; paradigme ; Mai 68 ; liberté de l’avortement.

Puis nous nous sommes plongé·es dans les archives papier du journal, ciseaux en main, avec la consigne de découper tout ce qui attirerait notre attention : titres, dessins, photographies ou articles.

Cette journée a été l’occasion de discussions collectives sur l’expérience personnelle du handicap, et surtout du validisme. Des extraits de ces témoignages se trouvent dans les pages du Chat sauvage.