Dernier « Curieux renc’Art » de la série, avec un après-midi de découverte à l’Opéra de la Ville de Saint-Etienne. Des jeunes et professionnels du DEAT 42 se sont donnés rendez-vous mercredi 29 septembre dans cette Grande Maison des Arts Lyriques située au cœur du Jardin de Plantes. Au programme, pratique vocale et visite guidée des ateliers de fabrication. C’est parti !
Première approche : se mettre en voix
Nous sommes accueillis chaleureusement au Studio Poulenc – 4ème étage, par Catherine Séon, mezzo-soprano dans le Chœur Lyrique Saint-Etienne Loire, et Laurent Touche, chef de chœur de l’Opéra où nous nous trouvons. Nous démarrons avec un premier morceau du répertoire de Poulenc justement, Les chemins de l’amour, « performé » par Catherine sous les yeux ébahis de notre petit groupe. Médusés, on prend alors bien conscience de la puissance d’une voix lyrique. Mais pas intimidés pour autant, puisque tout le monde (ou presque) se lance à sa suite dans des échauffements et vocalises.
Chanter, c’est avant tout une pratique corporelle. On passe en revue plusieurs muscles et organes essentiels, le diaphragme, la cage thoracique, la bouche, la langue, la glotte… et les fameuses « cordes vocales ». La nécessité aussi de trouver ce délicat équilibre entre tenue et détente pour que le son sorte comme il faut.
Et puisque nous sommes dans un lieu emblématique des Arts lyriques, nous terminons notre petit atelier avec un morceau de choix: Habanera de Carmen. On s’essaie alors aux différentes places, entre les solistes et le chœur. On cherche aussi se tessiture, qui du côté des altos, des mezzo ou des sopranes. Mais surtout on prend du plaisir à se lancer, à chanter, se mettre les mots en bouche, avec l’accompagnement précieux de Laurent au piano. Car oui à l’Opéra, il y a certes les chanteurs et les chanteuses, mais il y a aussi une myriade d’autres artistes et techniciens à découvrir, et qui participent de la magie du spectacle.
Partir en quête des coulisses, où fourmillent 30 métiers différents
Première étape de notre visite guidée à l’étage au-dessus du studio de chant, avec les ateliers Décor. Ici ça dessine, ça découpe, ça ponce… avec les deux serruriers permanents et les deux menuisiEres, car oui du côté de la menuiserie, ce sont deux femmes qui se creusent les méninges aux côtés du scénographe et du metteur en scène pour imaginer les installations qui plongeront les spectateurs au cœur de l’histoire. Pour illustrer, on découvre par exemple le petit carnet de maquettes de l’Opéra Lancelot, et l’installation singulière imaginée sur un système de « tournette » pour passer d’un angle de vue à l’autre, au gré des scènes et des actes.
On redescend ensuite d’un étage pour découvrir l’atelier Grand Format des Décors. L’endroit où ils sont finalisés, assemblés. On se rend bien compte qu’ils ne peuvent passer entre les mains des différents techniciens par l’unique voie de l’escalier ou de l’ascenseur, et qu’un monte-charge s’avère indispensable pour faire circuler les éléments de mains en mains, d’atelier en atelier. Autre métier ici aussi essentiel: le machiniste, qui s’assurera au fur et à mesure, de ces montages et démontages. Dans la balade, on aperçoit encore « un morceau d’Hamlet« , ou un « socle pour Lancelot ». Et oui ces grandes figures sont aussi incarnées dans les objets qui les entourent.
On redescend encore de 2 étages, pour rejoindre l’atelier des couturières, très concentrées au moment où nous arrivons. Leur salle de travail impressionne de tout son long et de tous les matériaux accumulés, au milieu des carnets de croquis, mannequins et patrons. Un atelier situé à l’étage des « dernières touches » juste à côtés des loges et de l’entrée au plateau où nous nous aventurons, avec un peu de timidité puisqu’au milieu des fauteuils d’orchestre prêts à accueillir le tout premier spectacle de la Saison. Olivier, directeur technique de l’Opéra, nous donne alors quelques infos complémentaires sur ce qu’on voit au-dessus de nous ou sous nos pieds, tous les systèmes techniques pour l’éclairage, la dépose des décors, les trappes et autres jeux qui participent de l’illusion.
On termine notre échange autour d’un sens essentiel ici, et qui boucle la boucle avec notre initiation autour de la voix : le son, et le travail d’orfèvre pour proposer des conditions acoustiques idéales. Avec l’appui des techniciens du genre, des acousticiens aussi parfois. Avec aussi des partis pris de mise en scène tels que le Chœur Céleste – cette idée de placer les chanteurs et chanteuses au cœur même du public pour l’entourer de leurs voix. De quoi nous donner envie de revenir pour vivre l’expérience…
Pour celles et ceux intéressés pour découvrir en replay le reportage issu du Direct Radio, autour de ce renc’Art à l’Opéra :